La croissance de la demande d’énergie s’est encore accélérée en 2007, malgré la forte hausse des prix, pour atteindre 2,8% (+ 0,3 point par rapport a 2006). Cette évolution résulte de deux phénomènes, une contraction de la consommation dans la plupart des pays OCDE, à l’exception de l’Amérique du Nord, et une forte progression dans les pays émergents.
- Au sein de l’OCDE, on observe deux mouvements contrastés, qui se compensent partiellement : une baisse de la consommation énergétique au Japon (-0,8%) et en Europe (-1,2%), particulièrement marquée dans l’Europe des 15 (-1,9%) ; une hausse de la demande en Amérique du Nord (+2%). Globalement la consommation de l’OCDE continue à croître modérément (+0,5%), l’électricité progressant plus vite (2,1%) et les carburants stagnant.
- Ailleurs, on constate la poursuite d’une forte croissance de la demande énergétique (+5% pour la demande totale, 8% pour la seule électricité), tirée en particulier par la Chine (+7,3%).
La demande mondiale de pétrole n’a cru, elle, que de 1%, mais cette demande s’est encore resserrée sur ses usages captifs, les transports et la pétrochimie. La consommation mondiale d’essence et de gazole a cru ainsi de près de 5,7% en 2007, et leur part dans la demande totale de produits pétroliers est passée de 51% à 53% entre 2006 et 2007. Le constat est toutefois très différent dans les pays de l’OCDE où l’on constate une quasi stagnation de la consommation d’essence et de gazole, et dans les pays émergents où la croissance a été extrêmement forte malgré l’envolée des prix du brut. Faible élasticité-prix de la demande dans le transport et la pétrochimie, et déconnexion des prix intérieurs des carburants par rapport aux cours mondiaux dans les plus grands pays émergents (Chine, Inde, pays d’Amérique Latine), sont les deux clés d’explication de ce paradoxe entre croissance de la demande pétrolière et envolée des prix.
Fait remarquable, la production mondiale de pétrole brut et de condensats a quasiment stagné en 2007, la croissance de la demande ayant été intégralement supportée par le déstockage Parallèlement, la production de l’OPEP s’est rétractée de plus de 1%, en grande partie du fait de la baisse de production en Arabie Saoudite : tout laisse à penser que cette baisse a été subie plutôt que voulue, ce qui explique les mises en garde répétitives des Saoudiens sur la fait que le marché était bien approvisionné et qu’il n’y avait donc pas de raisons « physiques » aux hausses de prix, puis sur le fait que le marché « était devenu fou ».
La croissance de la demande mondiale de gaz naturel s’est fortement accélérée en 2007 pour atteindre 4,7% (3,6% en 2006) ; la croissance de la demande de charbon est restée très vigoureuse ( 4,7%). Une des clés d’explication vient de la production d’électricité, qui progresse de 4,7% en 2007, soit 900 TWh de plus, dont 400 TWh en Chine : la production d’électricité à partir de gaz a progressé de 8,6 % (+330 TWh) et celle à partir de charbon progressé de 5% (+400 TWh).
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